Témoignages ...

  • Groupes de parole mensuels des bénévoles

        J’anime chaque mois un groupe de parole pour les bénévoles de l’association ASP Estuaire.

J’ai découvert et découvre encore ce qu’est un groupe de bénévoles : chacun est singulier, chacun a des motivations propres pour participer à cette activité. Chacun montre également un grand intérêt pour s’interroger, réfléchir avec les autres bénévoles sur les enjeux des situations rencontrées pour mieux les comprendre et répondre de manière adaptée aux besoins et demandes des personnes.

Accompagner les interrogations du groupe, participer à la compréhension et la réflexion sur les situations rencontrées et les réponses apportées sont pour moi une source de satisfactions et de gratifications qui me permet de retrouver ces temps de rencontre avec plaisir.

Extrait d’un témoignage de Micheline Valadier, Psychologue

 

          Les groupes de parole font partie des engagements du bénévole. Au-delà de leur caractère

très formel (obligation d’y participer, confidentialité, encadrement par une psychologue, ...), j’y ai découvert un réel lieu d’échanges, de partage, de soutien. C’est un moment important qui me permet de mieux appréhender les difficultés de l’accompagnement, mais aussi et surtout de percevoir la joie qui peut être partagée avec les personnes gravement malades ou en fin de vie.

Sébastien Pigeau, Bénévole

  • Binôme d’accompagnement

          L’accompagnement d’une personne se fait toujours à 2 bénévoles : un binôme.

Une présence à deux têtes: une semaine, l’une ; une semaine, l’autre. La loi du binôme est de se mettre au diapason de l’accompagné ; que ce soit la note de l’espoir ou celle de la peur qui mène la danse, c’est au binôme de voir, d’accueillir et de s’accorder à la couleur de l’accompagné ! Ni avis, ni conseil, seule l’écoute attentive et vivante peut libérer...

Annie Coutureau, Bénévole

  • Bénévoles

          Mon bénévolat fait suite au décès de mon père que nous avons eu la chance avec mes frères et sœurs d’accompagner. Ces instants partagés et l’oreille attentive de la psychologue d’Estuaire ont été très précieux. Et c’est tout naturellement que j’ai voulu redonner ce que j’ai reçu : partager avec les personnes accompagnées leurs besoins d’être reconnues en tant qu’être humain, d’être aimées et de savoir qu’elles ont encore de l’importance et aussi vivre pleinement le moment présent.

Ghyslaine Devaud, Bénévole

 

          1998-2018 : 20 ans que je visite des patients en soins palliatifs ! Cette démarche me donne l’occasion de sortir de mon ego pour aller à la rencontre de l’autre, être à son écoute, le mettre à la première place, sans rien attendre de lui. Simplement être là, présent, et l’aimer. Je reçois au centuple le peu que je donne !

 

Bernard Ayrault, Bénévole

 

           Humanité ... Humaniser : rendre plus supportable         

Comme l’a très bien décrit Tanguy CHÂTEL, « Vivants jusqu’à la mort » est une réalité tangible. J’ai fréquemment rencontré des malades - pas encore trop atteints physiquement par leur pathologie - qui apprécient ma visite et le lien social que je représente ainsi.

« Asseyez-vous sur cette chaise dans mon modeste salon... »

« Non, aujourd’hui, je ne désire pas votre visite, mais je vous remercie pour ce que vous faites ».

Totalement investis dans l’échange, ils expriment jusqu’au bout de leur vie toute leur Humanité dans le respect d’eux-mêmes, de leur nature, mais aussi dans le respect des codes de la politesse,

de la bienséance, de l’accueil de « l’étrangère » que je suis pour eux.

Plus tard, lorsque la maladie s’est davantage installée, un signe de la tête, un vague frémissement de la main, suffisent à me faire comprendre un « oui » ou un « non », et - dans la discrétion, voire le silence - s’il est bon que je reste ou que je m’esquive.

En fait, ce besoin de lien est si fort au fond de chaque être, que la présence d’un(e) écoutant(e) permet peut-être aux patients, de rendre l’acceptation de leur maladie plus supportable.

 

Simone Beaunez, Bénévole

  • Personnes accompagnées

          Le 24/08/16 mon mari s’est éteint à l’hôpital suite à une maladie « le cancer » dans de terribles souffrances. Pour moi tout s’est effondré, heureusement Mélanie ma fille, et mon gendre Adil m’ont pris chez eux à Paris, j’y suis restée 4 mois, je ne pouvais absolument rien faire.

Ensuite je suis revenue chez moi et ma charmante voisine m’a encouragée à rejoindre l’Estuaire, c’est ce que j’ai fait, j’ai ressenti quelque chose de très fort. Les personnes de cette Association sont très à l’écoute et font tout pour nous aider. L’épreuve que je traverse est toujours très dure, j’ai encore recours à l’Estuaire.

Nicole Jouot-Martin

 

           J’ai accompagné ma mère dans la maladie pendant 14 mois dont 8 mois à domicile, ce fut une période difficile pour mon entourage. L’aide et le soutien d’Estuaire envers ma mère ont été très appréciables. Vous avez su aussi prendre soin d’elle, un geste, un regard, par les paroles ; je savais que je pouvais compter sur vous pour la réconforter. Je n’oublierai pas ce soutien dans un moment si douloureux. Avec toute ma reconnaissance.

Isabelle Gilbert 

  • Soignants en Unité de Soins Palliatifs

          Lors des permanences, vous, les bénévoles, vous accueillez, vous êtes à l’écoute. C’est un moment, pour les patients, qui leur permet de parler à d’autres personnes qu’à des soignants.

Votre permanence du jeudi soir 18h-20h, est plus appropriée que celle de l’après-midi (c’est le moment du repas, les visites sont parties, le soir arrive avec ses angoisses...).

Nous, soignants, n’avons pas toujours le temps d’offrir cette écoute. Pour nous aussi votre présence est importante, quand nous n’avons pas le temps, vous permettez une continuité. Vous êtes très importants ici. Nous avons des retours des personnes hospitalisées. Vous apportez un « plus » dans le service; nous sommes comme différentes pièces d’un puzzle auprès d’un patient, dans la complémentarité. Votre écoute, votre disponibilité, les lectures, votre attention aux familles... ce sont des choses qui accompagnent, qui font du bien, qui sont aidantes.

 

Interview de Christelle et Céline, Aide-Soignantes en USP

recueillie par Fabienne Coiffard